YOGA ET FERTILITÉ

YOGA ET FERTILITÉ
par Sarah Pelletier

Ayant suivi il y a quelques années la formations sur le yoga hormonal offerte par Namaste Saint-Nicolas, je savais qu'il est possible d'améliorer sa santé hormonale au moyen d'une pratique régulière d'une série d'asanas et de respirations spécifiques. Or, j'y voyais avant tout une manière de régulariser son cycle menstruel, de supporter sa glande thyroïde ou encore de soulager les symptômes de la ménopause. Puis j'ai récemment écouté un balado où il était question de Fertility yoga ou yoga de la fertilité. Cela a piqué ma curiosité, considérant le nombre élevé de couples qui vivent aujourd'hui des difficultés reproductives. J'ai donc décidé de creuser un peu le sujet.

J'ai d'abord cherché des sources fiables concernant l'impact du yoga sur la fertilité des femmes. Chose certaine, de nombreux auteurs se sont penchés sur le sujet, mais les recherches scientifiques se font plutôt rares dans ce domaine. Pour Dr Alice Domar1, PH.D., professeure associée de la Harvard Medical School qui étudie depuis de nombreuses années la relation entre le stress et différentes conditions médicales, le yoga fait néanmoins partie intégrante d'une gamme d'outils permettant d'améliorer la fertilité. Son éditeur mentionne d'ailleurs : « In Conquering Infertility, Harvard psychologist Dr. Alice Domar - whom Vogue named The 'Fertility Goddess' - provides infertile women with what they need most : stress relief, support and hope. Within a year, more than 50 percent of the patients who used her mind/body techniques along with their infertility treatment conceived pregnancies that resulted in a baby, compared with 20 percent who did not used the mind/body tools.2»

Faire face à l'infertilité génère sans doute beaucoup de stress au sein du couple (traitements, charge financière et psychologique, peur d'une fausse couche, etc.). En ce sens, le yoga de la fertilité permettrait « d'activer le système parasympathique pour sortir du cycle de l'anxiété, renforcer le mental et le système nerveux. Cela contribue à réguler le système endocrinien, grâce aux liens entre l'hypothalamus et l'hypophyse3 ». Autrement dit, la pratique du yoga pourrait contribuer à améliorer l'interaction entre le cerveau et les hormones (axes neuroendocriniens).

Dans la pratique, le yoga de la fertilité part donc du principe que le stress est contrepoductif à la reproduction car il dérègle le cycle menstruel et augmente le taux de prolactine et de cortisol dans le corps. Il repose sur la respiration consciente, la méditation, la visualisation et la pratique de postures « qui améliorent la circulation du sang et de l'énergie dans la région pelvienne, tonifient et stimulent les organes reproducteurs.4 » On pense entre autres à la posture de l'enfant (Balasana) qui procure une grande détente, à l'angle ouvert (Upavistha konasana) qui permet d'ouvrir le bassin, au pont (Setu bandha Sarvangasana) et au cobra (Bhujangasana) qui stimulent l'afflux sanguin vers l'appareil reproducteur, ainsi qu'à la posture de la déesse inclinée (Supta Baddha Konasana) qui soulagerait « les inconforts physiques qui surviennent généralement lors des processus de fécondation in vitro, comme les coliques menstruelles ou le stress.5 »

De cette brève incursion dans l'univers du yoga de la fertilité, je retiens qu'une pratique permettant de soulager le système nerveux et de détendre le corps physique et psychique en profondeur s'avère un outil d'accompagnement très intéressant pour quiconque éprouve des difficultés à concevoir. La santé des femmes étant l'une de mes passions, j'approfondirai certainement mes recherches sur le sujet.

1 https://dralicedomar.com
2 Conquering Infertility : Dr. Alice Domar's Mind/Body Guide to Enhancing Fertility and Coping with Infertility. New York : Viking, 2002
3 https://www.yogafemina.fr/yoga-fertilite.html